Les gratitudes - Delphine de Vigan

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« Je suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. Les non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec l’absence, les souvenirs disparus, et ceux qui resurgissent, au détour d’un prénom, d’une image, d’un mot. Je travaille avec les douleurs d’hier et celles d’aujourd’hui. Les confidences.
Et la peur de mourir.
Cela fait partie de mon métier.
Mais ce qui continue de m’étonner, ce qui me sidère même, ce qui encore aujourd’hui, après plus de dix ans de pratique, me coupe parfois littéralement le souffle, c'est la pérennité des douleurs d’enfance. Une empreinte ardente, incandescente, malgré les années. Qui ne s’efface pas. »

« Aujourd’hui, une vieille dame que j’aimais est morte », confie Marie dès la deuxième page, alors qu’elle ­s’apprête à raconter l’histoire de cette femme, Michka, et les ­derniers mois de son existence. Celle-ci aussi va avoir la parole, ainsi que Jérôme, son orthophoniste, ­l’alternance de leurs voix tissant une narration polyphonique dont est coutumière Delphine de Vigan. Un roman solaire et délicat, aux allures de pièce de théâtre, sur la vieillesse, la dépendance, la fin de vie et son accompagnement. Un roman d'une rare puissance sur les dettes morales et ces liens invisibles qui nous gouvernent.