A la Nouvelle-Orléans, alors qu'une terrible tempête est annoncée, la plupart des habitants fuient la ville. Ceux qui n'ont pu partir devront subir la fureur du ciel. Rendue à sa violence primordiale, la nature se déchaîne et confronte chacun à sa vérité intime : que reste-il en effet d'un homme au milieu du chaos, quand tout repère social ou moral s'est dissout dans la peur ?
Seul dans sa voiture, Keanu fonce vers les quartiers dévastés, au cœur de la tourmente, en quête de Rose, qu'il a laissé dernière lui six ans plus tôt et qu'il doit retrouver pour, peut-être, donner un sens à son existence...

Inspiré par l'ouragan Kathrina de 2005, Ouragan est un roman dans lequel plusieurs personnages vont se retrouver confrontés en même temps face à la tempête. Chaque personnage parle à la première personne ce qui donne de la force au récit. On passe d'un pasteur à une vieille femme noire, d'un homme à la recherche de la femme qu'il aime, à un groupe de prisonniers. On sent au fil des chapitres qu'un drame humain va arriver. La tension monte avant la tempête mais c'est après l'ouragan que la tension est à son comble.
Un roman émouvant ou nous retrouvons cette écriture si particulière qui sait s'adapter à la voix des personnages qu'elle porte.

D'un côté, les Mariani.
De l'autre, les Kessler.
Pour les deux familles, la même routine : l'ennui au quotidien, les voisins trop bruyants, la dépression qui rampe, l'adultère qui menace...
Rien de bien grave, en fait, mais pendant ce temps, on ne voit rien. On n'a rien vu. On n'entend rien. Rien entendu.
Il n'est pas de victime sans bourreau.
Ni de martyr sans silence.

C’est l’histoire de deux familles ordinaires à l’heure de la rentrée scolaire. Deux familles où chacun masque et tait les problèmes pour ne pas inquiéter les autres. Deux familles où règnent les secrets. Où, sans que personne ne s’en aperçoive, un enfant est progressivement démoli par un autre. Harcelé, rabaissé, moqué au quotidien. Détruit dans le silence et l’aveuglement le plus complet.

Un roman puissant, sur les non-dits, les faux-semblants, et ce regard que, parfois, l’on ne sait plus toujours porter autour de soi. Une chronique implacable sur le harcèlement, le silence des victimes, la cécité des proches, servie par une écriture puissante et cinématographique.

Paul et Louise s'aiment, Paul et Louise se marient, mais la Première Guerre mondiale éclate et les sépare. Paul, qui veut à tout prix échapper à l'enfer des tranchées, devient déserteur et retrouve Louise à Paris. Il est sain et sauf, mais condamné à rester caché. Pour mettre fin à sa clandestinité, Paul imagine alors une solution : changer d'identité. Désormais il se fera appeler...Suzanne. Entre confusion des genres et traumatismes de guerre, le couple va alors connaitre un destin hors norme.
Inspiré de faits réels, Mauvais Genre est l'étonnante histoire de Louise et de son mari travesti qui se sont aimés et déchirés dans le Paris des Années folles.

Une histoire grandiose, au parfum de scandale, d’un être traumatisé qui ne sait plus vraiment qui il est. Un récit épatant, bouleversant. Un  dessin  qui sublime l'histoire, en lui apportant une expressivité incroyable et une tendresse poétique. Un vrai gros coup de cœur.

Par un fébrile soir d’été, quatre anciens camarades de lycée désormais trentenaires, se trouvent par hasard réunis à New Canaan, la petite ville de l’Ohio où ils ont grandi.

Bill Ashcraft, ancien activiste humanitaire devenu toxicomane, doit y livrer un mystérieux paquet. Stacey Moore a accepté de rencontrer la mère de son ex-petite amie disparue et veut en profiter pour régler ses comptes avec son frère, qui n’a jamais accepté son homosexualité. Dan Eaton s’apprête à retrouver son amour de jeunesse, mais le jeune vétéran, qui a perdu un œil en Irak, peine à se raccrocher à la vie. Tina Ross, elle, a décidé de se venger d’un garçon qui n’a jamais cessé de hanter son esprit.

Tous incarnent cette jeunesse meurtrie et désabusée qui, depuis le drame du 11 Septembre, n’a connu que la guerre, la récession, la montée du populisme et l’échec du rêve américain. Chacun d’entre eux est déterminé à atteindre le but qu’il s’est fixé.

Ce roman puissant mêlant passé et présent des protagonistes est celui de l'Amérique d'aujourd'hui et d'hier. Stephen Markley réussit l'exploit de capturer en quelques cinq cents pages toutes les failles du Nouveau Continent.  Un premier roman en forme de chef d’œuvre, mélangeant une humanité sacrifiée sur l’autel de l’argent et de la guerre à un pays déjà perdu dans lequel se débattent des êtres ravagés par le passé et l’adolescence qui les a taillés à la serpe. C’est immense et bouleversant, virtuose comme une symphonie orchestrée par le Diable lui-même. Remarquable !

Grand prix de Littérature américaine 2020