Coup de cœur BD adultes

Sans contrefaçon, je suis un garçon !
Dans l'Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c'était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d'homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d'un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d'homme, Bianca s'affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l'amour et la sexualité.

Graphiquement réussi, ce conte audacieux aborde des sujets d’une modernité folle : liberté sexuelle, identités de genre, émancipation des femmes, fanatisme religieux…Une pépite à lire absolument ! Une œuvre multi-récompensée, notamment par le Fauve des lycéens au Festival international de la bande dessinée d'Angoulême 2021.

Un matin, Adrien, maître-chien, est appelé pour un colis suspect en gare de Strasbourg. Bloom, son chien hypersensible, va sentir le premier que les larmes de Capucine, venue récupérer sa valise oubliée, cachent en réalité une bombe prête à exploser dans son cœur. Hasard ou coup de pouce du destin, ils se retrouvent quelques jours plus tard dans la salle d'attente d'un couple de psychiatres. Dès lors, Adrien n'a de cesse de découvrir l'histoire que porte cette jeune femme.
Dénouant les fils de leur existence, cette rencontre pourrait bien prendre une tournure inattendue et leur permettre de faire la paix avec leur passé afin d'imaginer à nouveau l'avenir.
 
Dans ce nouveau roman, on découvre Capucine et Adrien, deux êtres cabossés par la vie, qui vont se reconstruire et construire leur histoire commune au fil des pages.
Agnès Ledig nous offre une fois de plus une histoire pleine d’humanité, où l’on retrouve un thème présent dans tous ses romans : la résilience.
De sa plume délicate et sensible, non dénuée d’humour cependant, l’auteure traite de sujets difficiles comme la perte d’êtres chers ou le syndrome post-traumatique. 
Ne vous privez pas de cette lecture apaisante, n’hésitez pas à partir à la rencontre de ces personnages attachants et sincères.

Acre, quartier juif, 1078. Avner, qui a quatorze ans, pêche avec son père. À l’occasion d’une livraison à un monastère, son regard tombe sur une icône. C’est l’éblouissement. « Il ne s’agit pas d’un portrait mais d’un objet sacré, lui dit le supérieur du monastère. On ne peint pas une icône, on l’écrit, et on ne peut le faire qu’en ayant une foi profonde ».
Avner n’aura de cesse de pouvoir « écrire ». Et tant pis s’il n’a pas la foi, il fait comme si, acquiert les techniques, apprend les textes sacrés, se fait baptiser, quitte les siens. Mansour, un marchand ambulant musulman, le prend sous son aile. C’est l’occasion d’un merveilleux voyage initiatique d’Acre à Nazareth, de Césarée à Jérusalem, puis à Bethlehem, jusqu’au monastère de Mar Saba, en plein désert de Judée, où Avner reste dix années où il devient l’un des plus grands iconographes de Palestine.
Refusant de s’astreindre aux canons rigides de l’Eglise qui obligent à ne représenter que Dieu et les saints, il ose reproduire des visages de gens de la vie ordinaire, cherchant dans chaque être sa part de divin, sa beauté. C’est un triomphe, c’est un scandale. Se prend-il pour un prophète ? Il est chassé, son œuvre est brûlée. Quel sera le destin final d’un homme qui a osé défier l’ordre établi ?
Le roman de l’artiste qui, envers et contre tous les ordres établis, tente d’apporter de la grâce au monde.  

Fable philosophique, conte initiatique, roman d’aventure, « L’homme qui peignait les âmes » est tout cela à la fois.
Metin Arditi, de sa très belle écriture, nous fait voyager loin dans le temps, dans cette Palestine médiévale, à la fois sensuelle et spirituelle.
Il nous offre avec ce récit d’une humanité et d’une sagesse remarquables, un plaidoyer contre l’intolérance, un véritable hymne à la paix.

Coup de cœur BD adultes

Rire, c’est déjà ne plus subir.

Quelque part dans la France de l’entre-deux guerres, niché au cœur d’une ferme oubliée des hommes, le Château des animaux est dirigé d’un sabot de fer par le président Silvio… Secondé par une milice de chiens, le taureau dictateur exploite les autres animaux, tous contraints à des travaux de peine épuisants pour le bien de la communauté…
Miss Bangalore, chatte craintive qui ne cherche qu’à protéger ses deux petits, et César, un lapin gigolo, vont s’allier au sage et mystérieux Azélar, un rat à lunettes, pour prôner la résistance à l’injustice, la lutte contre les crocs et les griffes par la désobéissance et le rire…
 
Fable politique sur le pouvoir et la liberté qui nous invite à une multitude de réflexions parfois très actuelle, ce récit est une adaptation du chef-d’œuvre de George Orwell, "La ferme des animaux" (1945). Le graphisme de Félix Delep, dont c'est la première BD, sublime parfaitement l'histoire concoctée par Xavier Dorison. On est embarqué et on a très envie de connaître la suite de cette aventure prévue en 4 tomes.