Rien n’est plus comme avant : le monde tel qu’on le connaît semble avoir vacillé, plus d’électricité ni d’essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt. Quand la civilisation s’effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l’inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d’inépuisables richesses.

« Dans la forêt » et un roman initiatique, post-apocalyptique. Un peu comme  comme une fable écologique dont le message clair, puissant, universel mais aussi sensible et humain, suggère au lecteur une remise en question désormais urgente et vitale : si notre monde s'écroule, faut-il perdre du temps à vouloir le rapetasser, à le maintenir sous respirateur artificiel au lieu de chercher à en construire un autre. Ce livre est un roman bouleversant, envoûtant, poétique et sensuel…que l’on vous recommande à l’impératif, parce qu’il nous incite à ­regarder l’avenir d’un ­autre œil.

« Je suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. Les non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec l’absence, les souvenirs disparus, et ceux qui resurgissent, au détour d’un prénom, d’une image, d’un mot. Je travaille avec les douleurs d’hier et celles d’aujourd’hui. Les confidences.
Et la peur de mourir.
Cela fait partie de mon métier.
Mais ce qui continue de m’étonner, ce qui me sidère même, ce qui encore aujourd’hui, après plus de dix ans de pratique, me coupe parfois littéralement le souffle, c'est la pérennité des douleurs d’enfance. Une empreinte ardente, incandescente, malgré les années. Qui ne s’efface pas. »

« Aujourd’hui, une vieille dame que j’aimais est morte », confie Marie dès la deuxième page, alors qu’elle ­s’apprête à raconter l’histoire de cette femme, Michka, et les ­derniers mois de son existence. Celle-ci aussi va avoir la parole, ainsi que Jérôme, son orthophoniste, ­l’alternance de leurs voix tissant une narration polyphonique dont est coutumière Delphine de Vigan. Un roman solaire et délicat, aux allures de pièce de théâtre, sur la vieillesse, la dépendance, la fin de vie et son accompagnement. Un roman d'une rare puissance sur les dettes morales et ces liens invisibles qui nous gouvernent.

19 novembre 1991, alors que la guerre fait rage en ex-Yougoslavie, le massacre d'une famille à lieu près du village d’Erdut en Croatie. Les meurtriers sont des paramilitaires serbes, dirigés par le sinistre Dragoljub. Deux décennies plus tard, une juge internationale aidé par le seul survivant du massacre, ouvre une enquête et se met sur les traces des assassins. 1er avril 2017, les cadavres d'une femme et son bébé sont retrouvés dans la banlieue du Havre. Atrocement mutilés, l'enchevêtrement des corps laisse à penser que le tueur réalise là une œuvre d'art macabre. Quels liens relient ces deux histoires ? le territoire français sert-il de base arrière à des monstres sanguinaires qu'on pensait à jamais disparus ?

 Un ovni, un objet littéraire d'une noirceur totale qui est aussi une réussite éclatante. Mattias Köping repousse les limites de l'ultra violence dans un récit envoûtant, un véritable page-turner où l'on s'enfonce dans une histoire aux rebondissements machiavéliques. Ce roman est un coup de poing dans l'estomac, une claque monumentale qui renverse les données du bien et du mal.  Attention cependant aux âmes sensibles car "Le manufacturier" est un livre extrêmement violent qui peut mettre mal à l'aise, mais l'ensemble est tellement maîtrisé de bout en bout, que l'on en ressort exténué mais heureux d'avoir connu une telle expérience de lecture…. Accrochez-vous, ça va secouer !   

 « Au cœur de la nuit, face au mur qu’elle regardait autrefois, bousculée par le plaisir, le malheur du bas lui apparaît telle la revanche du destin sur les vies jugées trop simples. »

Dans ce premier roman suffoquant, Inès Bayard dissèque la vie conjugale d’une jeune femme à travers le prisme du viol. Un récit remarquablement dérangeant.

La première force de ce roman, c'est son style impersonnel.
C'est lui qui nous laisse tout au long de la lecture cette impression que Marie est hors de son corps, qu'elle est comme une morte, qu'elle ne contrôle plus sa vie ni ce qu'elle est.
La deuxième force de ce livre, c'est qu'il dérange son lecteur. On le lit avec cette appréhension et cette boule au ventre, comme si on était touché personnellement par ce qui arrive au personnage principal. La douleur est contagieuse et on vit la déliquescence de cette femme avec elle.
Les thèmes abordés sont bien entendus liés au viol, au rapport à l'enfant du viol, à la relation familiale après le drame et à la conservation ou pas d'un secret trop lourd à porter.
"Le malheur du bas" est un roman suffoquant, sans concession. Inès Bayard déroule son récit au présent, phrases courtes, mots giflés. Un thriller du corps, sans liant, sans tabou…Un premier roman efficace qui sonne comme un coup de poing, dont on ne peut pas sortir indemne.